Sonia Saroya et Edouard Sufrin : Composants électroniques, laiton, boîtiers industriels, hauts-parleurs à compression.

Né de l’observation des effets apaisants des basses fréquences et des bruits blancs lors d’ateliers menés au sein d’instituts médico-éducatifs, le projet Derniers Souffles a donné naissance à trois installations : Ressac, Écueils et Archipel (en cours) dans lesquelles Sonia Saroya et Edouard Sufrin cherchent à générer des bruits à partir de composants électroniques obsolètes.

Ressac est composée de trois boîtiers industriels qui redonnent vie à d’anciennes diodes et transistors. Reliés à des haut-parleurs, chaque circuit, amplifie le souffle d’un composant qui est ensuite modulé pour créer des variations et simuler le ressac de la mer. Ces sonorités envahissent l’espace et deviennent activatrices de paysages imaginaires, simulacres d’environnements naturels et marins dont le grain électrique peut trahir l’origine artificielle des fréquences amplifiées.

Les Écueils, ces roches qui dépassent dangereusement de la mer, sont matérialisés par un ensemble de parpaings sur lesquels reposent deux fragiles circuits dont le souffle des composants produit un son proche du bruit blanc. Deux variateurs permettent de moduler le volume dans les oreilles d’un casque radio militaire. S’ils peuvent évoquer le son d’une fontaine, de la pluie ou de la mer, ces bruits peuvent aussi générer d’autres apparitions plus subjectives telles que des voix ou des mélodies. Le cerveau va chercher à reconnaître dans les sons abstraits des formes identifiables, construites par rapport à nos imaginaires, référentiels personnels et constructions culturelles.