« Le matériau brut de la musique est le Son, c’est ce que la plupart des compositeurs ont perdu de vue aujourd’hui » nous dit Edgar Varèse en 1936. Rien d’incongru à ce que le Son vibre dans les lieux d’apprentissage du maniement de la matière. C’est donc dans une relation des plus naturelles que cette première rencontre entre le GMEA et l’EEAM se présente à l’occasion de la Nuit Pastel.
Lors de cette soirée, le GMEA propose deux expériences à vivre avec les oreilles.
Fort de son expérience des nouvelles techniques d’enregistrement en multiphonie qui permettent de restituer la totalité d’un espace, d’un contexte, le GMEA a réalisé des prises de son de la grande halle de l’école en activité. Pour la Nuit Pastel, la visite des espaces de travail résonnera des sons qui habituellement l’habitent ou quand le réel rejoint l’imaginaire.
Au programme deux œuvres en lien avec la matière :
Lorsque Yann Paranthoën dessine le portrait d’Irène Zack, femme sculpteur, les éclats de son volent dans l’atelier au rythme des coups de burin assénés sur le bloc de pierre. Le son fait corps avec le minéral, épouse l’espace de l’atelier ; la voix se glisse entre les bruits mêlés de pierre et de métal.
Yann Paranthoën est un tailleur de sons. Son père était tailleur de pierres. « Tout est parti de là », dit-il. Tout, c’est-à-dire une passion de la radio, vécue de midi à minuit, sept jours sur sept, dans les cellules de montage et les studios de mixage de la maison de la radio à Paris
Par esprit d’expérimentation, Y. Paranthoën proposa à C. Zanési, compositeur de musique électroacoustique du Groupe de Recherche Musicale de l’INA, de produire lui aussi une oeuvre courte à partir des sons qu’il avait enregistrés.
Ces deux courtes pièces nous donnent à entendre deux trajets de créations, deux attitudes de composition, opposées et complémentaires, face à des sons communs.